Mes toiles actuelles sont réalisées à la peinture acrylique.
Dans une « vie antétieure » je peignais à l'huile, mais
des problèmes pulmonaires (et surtout mon pneumologue) me firent
considérer l'utilisation d'un autre médium d'expression ne
nécessitant pas l'utilisation de solvants volatiles. C'est alors que
je fis la transition vers l'acrylique. Oh, que ce ne fut pas évident
au départ! J'ai haï ce médium d 'emblée. J'ai même
considéré faire une croix sur la peinture. Puis je me suis dit que
ce serait trop triste, alors j'ai décidé d'amadouer tranquillement
« la bête » acrylique. Grand bien m'en fis! J'ai
commencé à apprendre à travailler dans la spontanéité (tout
étant relatif pour la tortue que je suis, habituée à travailler
lentement, ce que l'huile permet). Puis je me suis mise à faire des
grands formats. Mes têtes de vaches sont grandeur nature, ou tout
près. Chaque nouvelle toile est pour moi l'occasion d'explorer un
peu plus l'univers acrylique tout en essayant de repousser mes
propres limites.
En pratique, je pars de photos que j'ai prises moi-même lors de
mes pérégrinations en voiture sur les petites routes de campagne
avoisinante. Je sélectionne soigneusement mes sujets, je les
recadre, je les imagine en peinture puis je les transfère sur la toile. Et là
je les éclabousse de couleurs ! J'évite, autant que possible, d'utiliser des couleurs toutes faites. Je préfère de loin travailler à partir de quelques couleurs de base en juxtaposition afin de donner l'illusion de la couleur réelle, ou du moins celle que je souhaite voir. Je n'utilise jamais, au grand jamais, de pigment noir. Je le crée selon la palette utilisée pour la toile en cours. Ainsi, les toiles "noires" (comme Dolorès) ou les vaches en apparence noires (comme Mikhaïla Gorbatchova), sont rendues par mélange de couleurs de base. En cours de route le résultat final
s'avère parfois être différent de ce que j'avais en tête au
départ, mais c'est très bien ainsi. C'est comme si la toile avait
sa propre expression, sa propre volonté, et que j'en étais
seulement l'exécutrice. Mon seul critère est la ressemblance
exacte avec le sujet. En principe, un éleveur devrait être en
mesure de reconnaître une de ses vaches, si tant est qu'il ait pris
le temps de toutes les bien connaître...
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